Résumé : Peut-on encore aimer les œuvres de Pablo Picasso, Ernest Hemingway, Roman Polanski et Michael Jackson ? Dans cet essai qui a fait beaucoup de bruit lors de sa sortie aux États-Unis, Claire Dederer, critique de cinéma pour le New York Times, explore un malaise qui s'est installé dans toutes les conversations : certains de nos films, livres et musiques préférés ont été créés par des monstres . À la fois ode au plaisir d'une journaliste cinéphile qui raconte avec passion les œuvres et confession d'une fan qui s'est sentie trahie, Les Monstres développe l'idée de taches sur les productions artistiques, aussi soudaines qu'indélébiles, devenues impossibles à ignorer. Il ne s'agit pas de dresser une liste noire de créateurs mais plutôt de proposer une réflexion sur la rencontre entre la biographie d'un artiste et celle de son public – dans la diversité des expériences et des traumatismes individuels. Claire Dederer examine une société post-romantique où le génie, qui avait été auréolé d'une gloire toute virile, n'est plus exempté de jugement moral. Une œuvre peut-elle être destituée à cause des actions répréhensibles de son créateur ? Quel que soit son contenu ? Et si elle a été réalisée avant le passage à l'acte de l'auteur, cela doit-il infléchir notre jugement ? Mais surtout, peut-on continuer à aimer ces œuvres malgré tout ? Véritable best-seller aux États-Unis, l'essai de Claire Dederer est une contribution essentielle au débat public. Conçu comme un Contre Sainte-Beuve contemporain et féministe, Les Monstres pétille de drôlerie et d'érudition, sans jamais tomber dans le relativisme ni la caricature. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Carine Chichereau